Crise sanitaire, crise économique, crise sociale… Et au bout du tunnel une minuscule lumière qui, tel un éclair, se consume en quelque secondes. Toutes les conditions anxiogènes sont réunies pour échafauder des scénarios catastrophes, constamment alimentés par de mauvaises nouvelles (personnel médical en détresse, perte de chiffre d’affaires, plans sociaux…), que les médias se donnent à cœur joie de nous présenter à longueur de journée ou de page.

Des psychiatres et philosophes prennent parfois la parole pour attirer l’attention sur les effets délétères de ce mitraillage d’informations négatives sur notre santé mentale. En effet, ce sur quoi nous portons notre attention devient notre réalité.

Donc, si tout est négatif autour de nous, nous avons tendance à nous focaliser dessus. S’ensuivent angoisse, peur, ruminations, idées noires, culpabilité, et cela n’est pas qu’une question de nature pessimiste ou négative. Parce que notre cerveau colle comme un velcro à tout ce qui ne va pas, les bons moments ou les réussites glissent dans notre esprit, passent rapidement. Histoire d’héritage : pendant des millions d’années, le cerveau, avant de devenir l’outil hyper sophistiqué d’aujourd’hui, devait assurer la survie de l’être humain et donc être aux aguets de tout danger pour donner l’alerte. Ceci reste gravé de manière indélébile dans la mémoire de l’Homme moderne.

Est-ce pour autant que nous devons nous résigner devant cette position de double victime : de l’histoire de l’évolution de notre cerveau et des événements du quotidien ? De quels moyens disposons-nous pour faire autrement et transformer notre angoisse en sérénité ? La parabole de la 2ème flèche peut nous apporter une clé de lecture de ce qui se passe dans notre esprit, et une idée d’action :

  • 1ère flèche : un événement négatif arrive (covid-19, licenciement, maladie …). Quelque chose d’inévitable transperce notre cerveau.
  • 2ème flèche : face à cet événement, nous fabriquons angoisse, peur, frustration, tristesse, qui agressent à nouveau notre cerveau. En poursuivant sur cette lancée, ces émotions négatives agissent comme une 3ème, 4ème … flèches (si je ne réussis pas ce projet, on dira que je suis incompétent, si je suis incompétent, je serai licencié, si je suis licencié…). Nous nous retrouvons ainsi en pleine spirale infernale, qui inhibe une partie de notre cerveau, et qui nous expose au risque d’erreurs ou de baisse de productivité.

Si la première flèche vient de l’extérieur, la deuxième dépend de nous, donc elle est évitable. Comment ? En portant notre attention sur une chose positive, sur une source de plaisir (une image, une musique, un projet réussi, un feedback valorisant…). Nous remplaçons ainsi l’angoisse par la sérénité, par un bien-être générateur de disponibilité intellectuelle, d’envie d’aller de l’avant, et de performance.

Comme toute activité nouvelle, maintenir notre attention là où l’on veut qu’elle soit pour notre bien-être demande un entraînement régulier. Si on ne devient pas un athlète de haut niveau de la concentration en une semaine, il ne faut pas oublier que nous en avons l’équipement nécessaire : 100 milliards de neurones, 10.000 milliards de synapses dans 1 cm3, 300.000 connexions neuronales par seconde, une circulation de l ’information nerveuse à 120 m/s ou 430 km/h.

Faites de votre cerveau ce que vous voulez par l’entraînement et choisissez consciemment ce qui vous fait du bien !

alexandra apostolescu, directrice de pôle talent et coach certifiée haxio