Robert Proust, le frère de Marcel, regrettait : « Le malheur, c’est qu’il faut que les gens soient très malades ou se cassent une jambe pour lire la Recherche. »

Question Une (projet ambitieux) :

Profitez-vous de votre temps de confinement pour LIRE la Recherche ?

(ou)

Question Deux (projet très, très ambitieux) :

Profitez-vous de votre temps de confinement pour ECRIRE la Recherche ?

 

Plus personne ne l’ignore : après une vie de fréquentations de salons et de duchesses (qui l’étaient plus ou moins) et de chroniques légères dans le Figaro, Marcel Proust se confine dans sa chambre aux murs couverts de liège et Bim, 13 ans et 3.000 pages plus tard, L’OLNI – A la recherche du temps perdu.

Deux Proust apparaissent dès lors très clairement. Le premier est Marcel, de l’avant confinement. Portrait-robot : dilettante, oisif, cérémonieux, plein de talents laissés en jachère. Le second est Proust, du confinement. Portrait-robot : graphomane, travailleur infatigable, solitaire et… génie,

Question : Marcel a-t-il fait perdre son temps à Proust ?

Réponse : c’est le contraire, mon cher Watson !

 

Les deux Proust, le dilettante et le forçat, n’en forment qu’un dans son œuvre. L’un, qui s’ébattait dans le monde, ludion aux yeux fiévreux et aux manières suaves, a nourri l’autre, qui écrit confiné dans sa chambre. Le reclus est né du mondain, de tout ce qu’il a vu, amassé, compris.

Et nous alors ? Profitons aussi du confinement pour… retrouver le temps perdu… Lisons, écrivons, rappelons-nous l’essentiel – profitons-en pour accéder à une meilleure version de nous-mêmes.

 

Bon confinement !