A chaque début d’année on souhaite le meilleur à chacun, sa famille, ses proches, ses relations. C’est la tradition des vœux. Ça a un côté rafraichissant. Les gammes sont connues : la santé, la prospérité, la réussite, les succès. Comme on ne sait pas toujours les qualifier ni les quantifier, on s’en remet aux superlatifs – plein (de réussite), nombreux (succès), beaucoup (de bonheur). On y va franchement : en même temps, ça ne coûte rien. Cocteau disait de Proust qu’il avait une mauvaise santé de fer. Il avait aussi un moral d’acier. Cette santé, ce moral, ces succès, on les espère aussi pour soi.

 A quoi ressemblera 2020 ? Nul ne le sait. A Paris, l’année commence comme elle a fini : rares métros, nombreux vélos, parfum d’exaspération. Il y a pire… parce qu’il y a toujours pire. L’Australie flambe. Le Moyen-Orient menace de. Comme presque toujours, rien n’est simple. Homère disait que l’avenir était assis sur les genoux des Dieux. On ne le croit plus. Pour autant on ignore sur les genoux de qui – de quel Homme-Dieu ? – l’avenir est désormais assis. Qu’importe. Je pense qu’on ne mesure pas la chance que l’on a. L’époque que nous vivons est tout de même formidable ; l’avenir plein de promesses même avec la retraite universelle avec (ou sans) un âge pivot à 64 ans. Sous Louis XIV, l’espérance de vie était de 25 ans. Plus près de nous, la première guerre mondiale a fait presque deux millions de morts et quatre de blessés. La durée moyenne de travail à la Libération était de 46 heures hebdomadaires. De quoi nous plaignons-nous ? Nous sommes (presque) tous des privilégiés. Les congés payés. Les week-ends. Les jours fériés. Tous nos filets de sécurité. Doit-on se plaindre du travail ? On se plaint plus encore lorsqu’on le perd…

Alors, en 2020, soyons heureux d’avoir ce que nous avons.

En 2020, soyons heureux d’avoir la liberté de pouvoir faire des/ nos choix.

En 2020, soyons heureux de penser, comme Kant, qu’il y a toujours une place pour l’espérance qui est « la sœur du souvenir ».

En 2020, soyons heureux de penser que, même s’il faut se battre, l’avenir est toujours ce qu’il y a de mieux.

En 2020, soyons heureux d’aller de l’avant ensemble