En échangeant depuis plusieurs mois avec des personnes accompagnées par d’autres entités du groupe Alixio dans le cadre d’outplacement ou de reclassement, et surtout au travers des questions qu’elles nous posent sur le monde du recrutement, je me suis rendu compte de l’image écornée de notre profession… Le consultant en recrutement a en effet tendance à enfermer le professionnel en face de lui dans sa position de candidat. Point. Avec la succession de crises, de confinements où personne n’est épargné (pas même les acteurs du monde du recrutement), il est aujourd’hui impératif de repenser notre métier et de reconsidérer la personne que nous avons en face de nous…

Une relation d’égal à égal avec les candidats

Placer les « candidats » dans une relation déséquilibrée (avec notamment le développement des solutions de vidéos pré-enregistrées qui remplacent le 1er contact, des situations où les règles du jeu ne sont pas clairement communiquées…), ou pire de les « traiter » de simples CV qu’on monétise, n’est plus acceptable. Les recruteurs se doivent aujourd’hui d’avoir une position d’égal à égal avec le postulant, et de lui expliquer clairement comment va se dérouler le process de recrutement avec le client final.

Certes, personne n’est irréprochable. Et on sait bien que le nombre de candidats qui nous sollicitent a tendance à augmenter significativement, mais il n’est plus concevable de ne pas considérer convenablement le candidat, et de ne même pas prendre le soin de lui faire un retour sur nos échanges. Nos postulants d’aujourd’hui seront peut-être nos clients de demain, et nos collègues d’après-demain… 

Le candidat, véritable interlocuteur professionnel

Et si nous considérions les candidats comme des professionnels, autant ébranlés que nous par les mutations rapides du marché du travail ? Essayons de donner du sens à notre activité et aidons nos « candidats » à vivre une expérience enrichissante au travers du process de recrutement. Une des pistes pourrait être de permettre à chaque candidat de nos short lists de se développer, et d’améliorer son employabilité. A titre d’exemple, pourquoi ne pas donner au candidat son classement tout au long du process ? Un peu comme un entraineur qui cherche à faire progresser l’ensemble de son équipe. Soyons plus transparents avec eux sur la réalité du processus de recrutement et sur leurs axes d’amélioration potentiels.

Bref, arrêtons de voir des candidats en face de nous, mais comportons-nous comme nous le ferions avec d’autres professionnels, voire des clients.

Les candidats « ne sont plus », vive les professionnels, coachés et accompagnés ! Je suis persuadé que la crise actuelle permettra aux cabinets de prendre conscience de leurs dysfonctionnements intrinsèques et de faire évoluer l’image qu’ils ont des « candidats ». La volonté d’haxio, depuis sa création en 2018, est justement de travailler avec des consultants qui ont pris conscience de ces dysfonctionnements depuis longtemps, qui souhaitent réinventer la relation recruteur-candidat, et qui ne souhaitent plus parler d’entretiens, mais d’échanges.

Frédéric Schwenck, Directeur des Opérations d’haxio